Un reportage de MaTélé du 7/12/2022.

Rochefort : 60 mares pour la biodiversité et contre les inondations

À Rochefort, une soixantaine de mares naturelles seront creusées à divers endroits de la commune. Objectif : favoriser la biodiversité d’un côté et se protéger des inondations de l’autre.

Creusées depuis quelques jours à peine, des mares se remplissent petit à petit aux abords du village d’Auffe, dans la commune de Rochefort. Par phénomène de ruissellement, l’eau s’écoule à la surface de la terre jusqu’à rejoindre les trous fraîchement creusés. Patrick Lighezzolo, chargé de projet pour Natagora, précise :

Le sol dans lequel nous avons creusé est argileux. Il a donc la propriété de retenir l’eau. Il n’y a ni bâche, ni artifices autour des mares. La nature reprendra sa place, seule. La colonisation se fera à pattes et par semis de graines, naturellement.

La saison hivernale ne favorise évidemment pas l’arrivée rapide d’une biodiversité débordante, raison principale de la création de ces zones humides. Mais d’ici quelques mois, les premières espèces animales et végétales devraient faire de cette prairie rochefortoise, leur nouvelle résidence.

Très vite, des plantes pionnières vont coloniser les abords de la mare et rentrer doucement dans le plan d’eau. Pareil pour des insectes comme des libellules.

À l’avenir, grenouilles, crapauds et tritons éliront également domicile dans ces mares, véritable hameau de biodiversité.
Rochefort, commune pilote pour KICK

Le projet a été lancé par la commune de Rochefort, accompagnée pour la première fois par KICK, une ASBL active dans la transition écologique à l’échelle locale. Simon Loop, coordinateur local pour l’association, détaille les difficultés de cette initiative :

Le volet administratif est assez conséquent avec des demandes de subsides et permis d’urbanisme. Il y a également le travail de terrain du chargé de projet de Natagora qui consiste à rencontrer les agriculteurs et les convaincre d’accueillir une ou plusieurs mares dans leurs parcelles.

L’objectif de ce réseau de mares est en fait double : améliorer la biodiversité mais aussi lutter contre les inondations en cas de fortes précipitations, à la manière des bassins d’orage, comme l’explique Louise Mertz, échevine en charge de l’environnement :

Un bureau d’études a identifié six zones et des points noirs où les risques d’inondations sont accrus. À ces endroits-là, on va creuser des mares qui auront principalement pour objectif de prévenir des inondations par ruissellement et non débordement de cours d’eau.

En tout, une soixantaine de mares naturelles seront creusées sur l’ensemble du territoire rochefortois.