Au fil des années, un étang s’envase naturellement. Ce phénomène correspond à l’accumulation progressive de vase au fond du plan d’eau : un mélange de matière organique (feuilles mortes, débris végétaux, excréments piscicoles…), de particules minérales et de micro-organismes. Plus cette vase est riche en matière organique, plus elle consomme d’oxygène et devient instable.

En moyenne, un étang peut recevoir de 0,5 à 2 cm de vase par an, selon plusieurs facteurs :

  • les matières en suspension venues de l’amont (érosion, ruissellement)
  • une surcharge organique (nourrissage, fientes, feuilles…),
  • un plan d’eau trop fermé, avec peu de brassage.

Quand l’étang s’étouffe
Les signes d’un envasement avancé ne trompent pas :

  • prolifération d’algues et de plantes aquatiques (comme les lentilles d’eau) ;
  • mauvaises odeurs (gaz issus de la décomposition, comme le méthane ou le sulfure d’hydrogène) ;
  • eau trouble et appauvrie en oxygène ;
  • mortalité de poissons ;
  • diminution de la biodiversité ;
  • perte de volume utile et échauffement plus rapide de l’eau.

Entretenir son étang

Pour éviter cela, un entretien régulier est indispensable : enlever chaque année les feuilles, branches et débris accumulés. Mais pour les grands étangs (plusieurs centaines de m²), cette méthode ne suffit pas.

Deux options existent :

1) Le curage : consiste à retirer mécaniquement la vase à l’aide d’une pelleteuse ou de pompes aspirantes. Cette solution, bien qu’efficace, reste coûteuse et pose des questions d’accès et d’évacuation des boues.

2) La mise en assec : une alternative plus douce et naturelle.
Elle consiste à vider temporairement l’étang (partiellement ou totalement, souvent en hiver) pour exposer le fond à l’air pendant quelques semaines.

Ce repos forcé permet à la nature de faire son travail :

  • dégradation d’une partie de la matière organique ;
  • réduction des nutriments (azote, phosphore) responsables de l’eutrophisation ;
  • retour de la biodiversité (plantes pionnières, amphibiens, oiseaux d’eau…) ;
  • possibilité de réaliser des travaux d’entretien (curage léger, réparation de digues, gestion de la végétation).

Avant toute mise en assec, il faut bien sûr prévoir le transfert ou le sauvetage des poissons et amphibiens présents dans l’étang.

Après la remise en eau

Une fois rempli à nouveau, l’étang retrouve un milieu plus oxygéné, plus stable et mieux équilibré. La végétation aquatique se réinstalle, les sédiments se fixent, et le rythme d’envasement ralentit durablement.

Résultat : la mise en assec permet souvent de repousser de plus de dix ans la nécessité d’un curage complet, tout en redonnant vie au plan d’eau.