Les tritons de Belgique, des espèces précieuses à protéger
La Belgique abrite quatre espèces de tritons : crêté, alpestre, palmé et ponctué. Ces amphibiens semi-aquatiques jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes, notamment en régulant les populations d’insectes aquatiques et terrestres.
Le triton crêté (Triturus cristatus) est le plus rare et le plus menacé. Impressionnant par sa taille (jusqu’à 16 cm) et la spectaculaire crête dorsale que le mâle arbore en période de reproduction, ce triton est très sensible à la dégradation de son habitat. Il nécessite des mares profondes, riches en végétation aquatique et peu perturbées. L’urbanisation, l’intensification agricole et la pollution ont fragmenté et réduit drastiquement ses zones de reproduction.
À l’opposé, le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) est le plus commun du pays. Plus petit, au dos gris bleuté et au ventre orange vif, il s’adapte plus facilement à différents types de plans d’eau. Sa relative tolérance aux changements de milieu explique sa présence plus fréquente.
La présence des tritons est un indicateur de la bonne santé des milieux humides. Leur préservation passe par la conservation des zones humides, la création de mares écologiques, et la limitation des polluants. En Belgique, il est strictement interdit de capturer, déplacer ou déranger ces espèces. Leur protection est l’affaire de tous, car préserver les tritons, c’est aussi préserver la biodiversité locale.
Vous pourrez les observer dans les différents plans d’eau de mars jusqu’au mois de juin (période de reproduction). Ils quitteront ensuite ces endroits pour opter pour un mode de vie terrestre. Ils rejoindront forêts, bocages et prairies où ils passeront une vie paisible. On les retrouvera souvent sous des pierres et des bois humides, ou encore dans des cavités durant la période d’hibernation.
Article rédigé par Merry Frère, animatrice et chargée d’inventaire