Un article de Benjamin HERMANN pour l’Avenir Liège :

L’association River Cleanup organise le 21 septembre un grand nettoyage des rives de la Meuse et de l’Escaut. Elle espère mobiliser des milliers de citoyens. Une première action a été menée lundi à Liège, pour lancer la campagne.

Quelques pinces ramasse-déchets, des sacs-poubelles, des paires de gants et surtout, des citoyens de toutes générations et toutes origines mobilisés autour d’une cause. Une poignée de Liégeois se sont rassemblés ce mardi en bord de Meuse pour ramasser autant de déchets que possible, histoire qu’ils ne finissent pas leur parcours dans le fleuve et, in fine, dans l’océan.

Le rendez-vous avait été fixé par l’ASBL River Cleanup. Il s’agissait d’une première action de sensibilisation en vue de la journée du 21 septembre, lors de laquelle elle ambitionne de mobiliser des milliers de personnes sur les rives de la Meuse et de l’Escaut pour une grande opération de nettoyage.

Des actions locales, un élan international

Cette association a été fondée par Thomas de Groote. Cet Anversois d’origine, aujourd’hui installé à Düsseldorf, s’est donné pour mission voici deux ans de mettre en œuvre une sorte de réseau international de nettoyage des abords des rivières. Il coordonne aujourd’hui des opérations autour de dix rivières et fleuves dans une quinzaine de pays en Europe.

L’appel est lancé: nettoyons les rives de la Meuse et de l’Escaut
Thomas de Groote ÉdA Hermann

L’aventure est pourtant née de façon anecdotique. «En août 2017, ma sœur m’a lancé un défi: ramasser des déchets dix minutes par jour, durant dix jours consécutifs», raconte-t-il. Il s’est pris au jeu, sans s’imaginer un seul instant que ce challenge allait se transformer en un mouvement international.

Il a fondé son ASBL et multiplié les challenges. « J’avais envie de partager cette sensation que j’ai eue lors de mes premiers ramassages de déchets. Tout à coup, je me suis senti comme un super-héros capable de sauver le monde», lâche-t-il en souriant. «Je me suis mis à voir des déchets que plus personne ne voit », en éprouvant une sorte de satisfaction à les éradiquer des berges des cours d’eau.

Tout à coup, je me suis senti comme un super-héros capable de sauver le monde.

Le but consiste évidemment à éviter que ces déchets ne se retrouvent dans l’eau. «Le projet Ocean Cleanup existe déjà. Moi, j’avais envie de travailler au plus près de la source», explique-t-il, en rappelant que 8 milliards de kilos de déchets se déversent dans nos mers et océans chaque année, dont 80% proviennent des fleuves et rivières. Les conséquences sur l’environnement sont désastreuses, y compris pour la santé humaine, en raison notamment des microplastiques que nous ingérons en nous alimentant.

En 2018, Thomas de Groote organisait le Rhine Cleanup – le nettoyage du Rhin, donc – en collaboration avec une organisation allemande. Malgré de modestes ambitions au départ, l’événement a pris de l’ampleur jusqu’à mobiliser 10 000 personnes dans 59 villes de cinq pays.

Objectif: 50 villes et communes dans trois pays

River Cleanup aimerait susciter un engouement similaire le 21 septembre prochain, à l’occasion d’un River Cleanup sur l’Escaut et la Meuse. Le projet consiste à fédérer des citoyens, des associations, des écoles, des entreprises ou toute autre forme d’organisme autour du projet, pour permettre au nettoyage de s’opérer dans au moins 50 entités le long de la Meuse, de l’Escaut et de leurs affluents. L’opération devrait idéalement être menée à l’échelon international, en France, en Belgique et aux Pays-Bas.

Thomas de Groote mise sur le pouvoir mobilisateur des réseaux sociaux et la caisse de résonance des médias pour toucher un maximum de personnes.

Les contrats de rivière sollicités

En Wallonie, une collaboration a été établie avec Be WaPP, l’ASBL pour une «Wallonie Plus Propre» fondée par la Région wallonne, les secteurs de la grande distribution et de l’industrie alimentaire, mais aussi Fost Plus, qui promeut une gestion durable des déchets.

Histoire de structurer l’action, Be WaPP est entré en contact avec les contrats de rivière, à savoir les acteurs locaux de gestion des cours d’eau. Plusieurs d’entre eux ont confirmé leur envie de rejoindre le River Cleanup du 21 septembre: les contrats de rivière Haute-Meuse, Vesdre, Senne, Semois-Chiers et, probablement, Ourthe.

Envie de participer?

Tout personne qui souhaite soit participer à l’événement River Cleanup du 21 septembre, soit organiser une mobilisation près de chez lui trouvera les renseignements utiles sur le site de River Cleanup.